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La Maison du Kochersberg a présenté une collection particulièrement riche et variée, consacrée à un élément essentiel du costume féminin connu sous des appellations diverses : bonnets, coiffes, rubans et autres fichus.
Une coiffe pour protéger
Par nécessité, les femmes couvrent leur tête pour protéger leur chevelure contre les poussières et autres éléments salissants. La coiffe sert aussi à protéger du froid (ex : les coiffes en piqué). Enfin, jadis, dans les milieux bourgeois, une peau bronzée par le soleil n’était pas "à la mode" ; pour garder une peau de pêche et un teint de lait, les dames et demoiselles portaient des couvre chefs très protecteurs, les chapeaux recouvrant même les coiffes.
Une coiffe pour cacher
La tradition est ancienne. Déjà, dans l'Antiquité, des édits royaux ordonnent que "les femmes mariées qui sortent dans la rue n'auront pas la tête découverte". La coiffure, insigne de soumission ? Déjà en l’an 213, la jeune Église chrétienne ordonne : "Il faut voiler nos vierges dès qu'elles sortent de l'enfance". Une prescription reprise dans le Coran : "Prescris à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants un voile sur le visage", ce voile étant "la marque de leur vertu et un frein contre les propos des hommes". C’est ainsi que, par une sorte de pudeur que l’on retrouve dans toutes les régions de France, la chevelure sera donc cachée par un petit bonnet de toile ou par son héritière, une coiffe plus ou moins ornée, de toile, de soie ou de dentelle.
Une coiffe pour montrer son appartenance
C’est particulièrement vrai dans le Kochersberg où la Schluppfkàp témoigne de l’appartenance à une aire géographique et à une identité religieuse. Les jeunes filles protestantes portent des noeuds noirs dont les pans retombent au niveau des épaules, tandis que les jeunes filles catholiques utilisent des rubans de couleur ou écossais, à motifs de fleurs ou joliment brodés.
La Schlupfkàpp, fierté des paysannes du Kochersberg
Tout au long des années 1800 dans le Kochersberg, le ruban ne cesse de croître. Sa largeur de 20 cm environ en 1860, passe à 27 cm vers 1890 et peut atteindre 1 m en 1900 ! A partir des années 1860, le nœud ne sera plus noué mais plissé, puis redressé et façonné en plis solaires. Ces coiffes hautes et larges offraient un spectacle pittoresque lors des réunions familiales, gênaient la visibilité, permettaient une prise au vent et empêchaient les parapluies de s’ouvrir.
Une coiffe pour séduire
Grâce à ses cheveux, la femme dispose d’une véritable parure naturelle. Puisque la religion ou les codes sociaux lui imposaient de cacher sa chevelure, elle va détourner cette interdiction. Elle acceptera de cacher ses cheveux jour et nuit sous un bonnet ou sous une coiffe, mais à condition de pouvoir orner et décorer cet élément vestimentaire qui lui confère un pouvoir de séduction.
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