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Kleinfrankenheim / Frankne

Le nom de la localité évoque indéniablement la présence des francs au VIe siècle de notre ère. Le préfixe Klein distingue le village d’une autre commune du Bas-Rhin, située sur une colline et donc appelée Hohfrankenheim. Ses résidents seraient les "Bach Ofenschlupfer". Au VIe siècle, le village était habité par les francs, d'où son nom. Des stèles funéraires attestent de leur présence. Pour conserver cette empreinte, une rue du village a été baptisée "rue des Francs". Jusqu'à la Révolution, le village appartenait à l'évêque de Strasbourg et était géré par un Schultheiss, puis en 1789 le maire est élu par les citoyens. Jean-Georges Jung, a été ce premier maire. Le 1er mai 1972, un arrêté préfectoral a prononcé la fusion-association d'Avenheim et Kleinfrankenheim avec le village de Schnersheim. Les deux villages rattachés ont un statut de communes associées avec élection d'un maire délégué et maintien d'une mairie annexe pour l'établissement des actes d'état civil. 

 

montage photos kleinfrankenheim 01Au fil des époques

Vers 1770, le village de Kleinfrankenheim abritait une petite communauté composée d’une vingtaine de familles de laboureurs et de journaliers et formait une annexe à la paroisse de Schnersheim. Le laboureur disposait d’une importante cavalerie pour exploiter ses terres ; le journalier n’avait que ses bras pour les mettre à la disposition des gros propriétaires fonciers. Dans l’ensemble, cette situation a prévalu jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Le village pouvait vivre, en grande partie en autarcie. L’agriculture fournissait la nourriture et divers artisans apportaient leur contribution au déroulement de la vie quotidienne. 
Même dans un petit village comme Kleinfrankenheim, les instruments aratoires (chariots et charrues, fourches et houes) étaient fabriqués par le charron et le forgeron, ce dernier ferrant aussi les chevaux de labour. Les travaux de maçonnerie étaient aussi entre les mains de maçons, tandis que l’habillement occupait plusieurs artisans : le tailleur, le cordonnier, le tisserand. Le berger offrait ses services à la collectivité en gardant le troupeau communal et le garde champêtre surveillait les récoltes et les vignes. 
L’auberge, enfin, lieu de rencontre et de palabre, avait une fonction de communication et vendait la bière au litre. On constate que tous ces métiers ont disparu ; même l’auberge Au cheval noir a fermé ses portes. Cette enseigne formait le symbole du village. Déjà en 1240, Kleinfrankenheim était réputé pour ses chevaux. Aujourd’hui, un élevage moderne de haut niveau est présent sur les champs de course de l’Hexagone. 

 

Église Saint-Georges

Au centre du village se trouve l'église Saint-Géorges reconstruite en 1775 après une longue procédure. Les 52 chevaux du village ont été mis à contribution pour chercher les pierres dans les carrières de Willgottheim. L'église comprend une nef rectangulaire avec chaînes d'angle, 3 travées de fenêtres cintrées et une tour-chœur à 3 niveaux. À l'intérieur, derrière le maître-autel se trouve le tableau Saint-Géorges sur son cheval blanc, terrassant le dragon, Saint Georges étant aussi le patron des cavaliers. 

012-Kleinfrankenheim-Catherine Theulin BD

Corps de ferme

Le village présente quelques corps de ferme importants et massifs. L'activité agricole était intense, elle permettait de nourrir les villageois qui pouvaient pratiquement vivre en autarcie. Les belles et imposantes fermes, datant principalement du XVIIIe siècle, témoignent de l'importance de l'agriculture dans ce village. Par ailleurs, on cultivait aussi des plantes textiles, comme le lin ou le chanvre. À Kleinfrankenheim, gros producteur de chanvre (Cannabis Sativa), un four à chanvre était utilisé pour le sécher, facilitant ensuite la séparation de la fibre et de l'écorce par broyage. Ce bâtiment existe toujours le long du ruisseau "le Westbruchel", un vestige unique en alsace. Il a récemment fait l'objet d'une importante restauration. 

 

Élevage de chevaux

Le village de Kleinfrankenheim est réputé pour ses élevages de chevaux. Beaucoup d'habitants sont des "rossnarre", amoureux des chevaux. Autrefois il existait des courses hippiques rurales, la dernière ayant eu lieu en 1997. Après la guerre, chacun amenait ses meilleurs chevaux pour y disputer 7 ou 8 courses différentes, entre le maïs et les champs de betterave. Le champ de courses est toujours visible à la sortie de Kleinfrankenheim, derrière l'élevage de porcs de la famille Ulrich. De génération en génération, deux familles du village ont été bien au-delà de ces courses rurales. Elles ont remporté de belles victoires sur des hippodromes prestigieux. Les chevaux de Francis Matzinger, propriétaire-éleveur de galopeurs et Francis Jung propriétaire-éleveurs de trotteurs se retrouvent toujours sur les champs de courses de tout l'hexagone. Le frère de Francis, Lucien Matzinger est l'actuel président de la société de courses de Strasbourg-Hoerdt. Une passion pour les chevaux quasi-naturelle car chez les Matzinger on a toujours eu des chevaux, déjà le père Robert montait à cheval en 1960 une jument qu'il utilisait pour le houblon ou les champs. Idem pour la famille Jung, déjà le grand-père, puis le père était fan de chevaux. À 16 ans, Francis se lance officiellement dans la compétition, 500 victoires qui font honneur à Kleinfrankenheim. D'autres propriétaires détiennent des cheveux, comme une ferme rue de l'Église qui en possède 3 pour l'attelage, balades en calèche. Par ailleurs, les Écuries de Lancelot, un club d'équitation affilié à la FFE, géré par Stéphane Molinari s'est aussi installé à Kleinfrankenheim en 1999 sur 3 ha et organisent, entre autres, des sauts d'obstacles sur ces terrains. Autrefois il existait l'Auberge "Au cheval noir" qui malheureusement a fermé ses portes. Une enseigne qui était une référence et un symbole pour le village. Kleinfrankenheim, un village où les chevaux sont rois…

 

 Crédits photos : Catherine THEULIN – Contrast photography

Communauté de communes du Kochersberg et de l'Ackerland
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